Jour 18, mercredi 31 août 2016 : The HRP Spirit



Réveil difficile après une nuit agitée par les cris et pleurs d’un jeune enfant toute la nuit durant. On est de loin les premiers à partir, alors on fait au mieux pour ne pas faire trop de bruit. 40 minutes plus tard, on entame la descente bien balisée du val d’Aran. Alors qu’on prenait un petit déjeuner tranquille assis sur un gros rocher, deux biches s’approchent de nous. C’est une fois parvenu à une dizaine de mètres que l’une d’entre elle lève la tête et réalise que nous ne faisons pas vraiment partie de la flore locale. Elles s’enfuient alors à toute vitesse.


On passe au port de Bonegue, où on peut enfin se débarrasser des poubelles qu’on charrie depuis maintenant 2 jours : aucun des refuges traversés dans les Encantats ne les accepte. A partir d’ici, on entre dans la partie la plus sauvage de la HRP ; sans doute la plus proche de celle que décrivait Véron : « Chercher le passage, pas la balise ». Il n’y a plus de sentier, plus de balisage, plus rien, si ce n’est de temps à autre une discrète ligne de cairns. Nous n’avons pas de carte (et encore moins de carte à jour !) pour une bonne partie de cette étape. Quelques feuilles A4 humides sur lesquelles j’ai imprimé à la va-vite des vielles cartes espagnoles. Autant dire rien du tout.  Alors on y va au feeling, à la boussole, croisant parfois des lieux évoqués par le topo-guide. On s’égare souvent, mais on finit par s’en sortir et arriver au col qui domine le petit village d’Alos de Isil, 1200 mètres en contrebas. 



Au col en question, on est rattrapé par deux toulousains qui font aussi une partie de la HRP, en deux semaines. On échange, évidemment, et on constate qu’on a tous le même objectif ce soir. La descente est longue mais relativement tranquille dans la mesure où elle est bien balisée. On rate un raccourci qui nous oblige à faire un lacet de plus sur la piste, et on finit par trouver le sentier qui coupe à travers la forêt. Pas super praticable, mais pas mal.



          Le village d’Alos de Isil a beaucoup de charme. Par contre, la moyenne d’âge doit être bien au-delà de la soixantaine… Et le vieil espagnol de la montagne, il ne parle pas un mot d’anglais. Ni de français, d’ailleurs. Pas l’ombre d’un hôtel, ou équivalent. Je communique tant bien que mal avec un local qui nous propose de dormir dans sa grange. Voyant l’état de celle-ci, on préfèrera dormir dehors, gardant la grange comme solution de replis. Impossible de planter la tente en plein milieu du village, on dormira donc sur deux bancs, après s’être rapidement toilettés à la fontaine.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.