Réveil toujours matinal, mais la nuit a été difficile
en raison de tous ces arbitres bourrés, gueulant à tort et à travers à
différentes heures de la nuit. De là, 45 minutes de montée jusqu’à la hourquette
(c’est le nom donné aux cols, dans cette partie des Pyrénées) d’Alans. S’il
s’agit d’une petite mise en jambe, Antoine a grand peine à monter. Son cœur
fait des siennes et il s’effondre quelques minutes au sol. Rien de grave (pour
notre aventure) finalement, cet incident sans conséquence ne se reproduira
pas.
De la hourquette d’Alans, on admire l’une des plus
superbes vues qui nous sera offerte lors de notre HRP, et on continue notre
série des « petits déjeuner 5 étoiles ». Une étoile pour la
nourriture (personnellement, le musli…) mais 9 étoiles pour le panorama !
Le soleil qui se lève sur un Vignemale dégagé à quelque chose de magique.
On descendra à bons pas jusqu’au barrage des
Gloriettes en contrebas, d’où partent pas mal de touristes. La région ne manque
pas d’itinéraires à la journée sans doute tous plus beaux les uns que les
autres ! Du parking du barrage, une route goudronnée permet de rejoindre
le petit hameau de Héas, tout mignon et bien planqué, il faut bien l’admettre.
La crêperie nous tente, mais il n’est que 11h, c’est trop tôt. Et puis, on a
bien profité les derniers jours. Il est temps de se réhabituer au mode spartiate.
On marche donc une bonne heure de plus, et on s’arrête manger à l’ombre d’un
gigantesque rocher sur le plateau de la cabane de l’Aguila. Cabane dans
laquelle on ira dormir 90 minutes pour laisser passer les heures les plus
chaudes de la journée. L’étape est courte, on peut se le permettre.
Il nous faudra deux heures de plus pour atteindre la
hourquette d’Héas. On doit pouvoir faire moins, mais nous avons manqué le début
du sentier classique et la hourquette, comme le dit Véron, n’est vraiment pas
évidente à trouver. Impossible donc de s’y diriger à vue.
Courte mais oh combien
agréable pause dans ce panorama exceptionnel. Au loin, derrière nous, on fait
nos adieux au Vignemale qu’on verra ici pour la dernière fois. J’y reviendrai…
C’est à la hourquette de Chermentas qu’on apprend que
le refuge de Baroude a été détruit ! Nous n’avions pas poussé nos
recherches initiales jusqu’au point de vérifier si les refuges existaient
encore ! De toute façon, à part pour un coca, nous ne comptions pas
vraiment dessus. Cette nouvelle ne nous affole donc pas. La seule chose qui
nous inquiète tout particulièrement est la présence, ou non, d’eau au sein du
cirque…
Le chemin qui nous en sépare est magnifique : très sauvage, à flanc de
montagne, au pied de falaises magnifiques. Le cirque, quant à lui, nous
réservait quelques bonnes surprises…
Austère, c’est l’adjectif qui m’est de suite venu à l’esprit. Il faisait
déjà sombre, le lieu est étroit, au pied de falaises gigantesques mais d’une
roche obscure, pas la moindre touffe d’herbe pendant longtemps… Le Mordor du Seigneur des anneaux, littéralement. Pas besoin d’aller le chercher en
Nouvelle-Zélande, il se cache au milieu des Pyrénées ! Ajoutez à ça le
fait que nous n’ayons pas croisé le moindre humain depuis une dizaine d’heures,
et vous aurez une petite idée de l’ambiance de la soirée.
Par contre, il y avait bien de l’eau. Le premier lac, asséché, était suivit
d’un second dont le niveau était tout à fait respectable. Donc douche et repas
sans soucis. On sera passé voir rapidement les restes du refuge dont on
apprendra plus tard qu’il a brûlé l’année dernière ! C’est donc tout
récent.
C’est peu rassuré qu’on s’enferme dans la tente, mais la fatigue fait rapidement effet et on passera une nuit paisible.
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