Jour 9, lundi 22 août : Le tour de l'Ossau

Seconde grosse étape après celle d'hier. Réveil très tôt (5h) pour une montée nocturne vers le col des Moines dans le but d’y déguster un petit-déjeuner panoramique avec levé de soleil sur l’Ossau. Des vaches postées sur la crête nous offrent un spectacle d’ombres chinoises angoissantes, à la manière des Nazguls sur leurs chevaux dans le Seigneur des Anneaux 1.


Nous savourons nos céréales Lion devant un des plus beaux levés de soleil que nous n’ayons jamais vu. La vallée de l’Ossau s’illumine, le maître des lieux prend ses quartiers. Magnifique.


Nous nous mettons ensuite en route vers le beau Jean-Pierre (surnom du Pic du Midi d’Ossau apparemment), ce qui implique de traverser toute la vallée d’Ossau. Au passage, une vache morte en plein milieu du chemin, dégageant une odeur pestilentielle particulièrement agréable. Les vautours fauves ont bien fait leur travail, il ne reste à l’animal que la peau et les os. Nous attaquons la montée vers le col qui donne sur le refuge de Pombie. Nous y croisons peu avant un extraterrestre : 30 ans, chemise semi-ouverte, peau bronzée, il nous demande le chemin le plus court pour le Somport. Parti de Banyuls il y a 15 jours, il voudrait être à Hendaye dans 4 jours. Nous discutons un peu pour percer le secret de son swag, jusqu’au moment où il nous lâche : « en même temps moi je marche vraiment toute la journée, je m’arrête pas pour me baigner dans les lacs… » Mais nous non plus ! Nous aussi on cravache 12h par jour dans la caillasse pour essayer de suivre notre plan ! Décidément, on a encore du boulot avant d’arriver à ce niveau de swagance pédestre.


Nous arrivons au col de Peyreget (2320m) 30min plus tard, et cette fois nous croisons des randonneurs plus à notre mesure : un père et sa fille, partis de Gavarnie il y a 5 jours. Ils n’ont pas eu de chance au niveau météo et ont subi les différents passages de pluie eux aussi. Véritable mulet, le père nous explique qu’il survit tant bien que mal avec son sac de 20kg, mais en même temps il ne veut pas faire porter trop lourd à sa fille de 14ans. Louable intention, nous leur souhaitons bon courage et descendons vers le refuge de Pombie.


Courte pause lessive et eau, puis séance photo au bord du lac de Pombie, avec l’Ossau en toile de fond.


Nous attaquons ensuite la descente vers le fond de vallée, où nous pique-niquons à l’entrée de la forêt. Les passants qui montent vers Pombie nous regardent avec un regard amusé. Il faut dire que c’est pas jojo avec nos pieds mutilés à l’air, notre réchaud et nos tapis de sol servants de banquettes !



L’après-midi sera consacrée à la longue et pénible montée vers le refuge d’Arrémoulit et son magnifique lac. D'abord en sous-bois, ce qui est très agréable, la fin de la montée est en pleine exposition. Le soleil tape fort, mais le cadre est magnifique.







Arrivés en haut, il faut encore passer le fameux passage d'Orteig, qui m’a donné des belles sueurs froides (une vire de 50m au-dessus de 200m de vide).








Mathieu est courageux car depuis le matin, son mollet le lance affreusement, et il serre les dents pour maintenir le rythme. Il arrive même à me sécuriser dans le passage d’Orteig en me soutenant que « non, la probabilité de tomber est faible, même si faut pas faire le con ». Lui est à l’aise comme un cabri, faut dire que par rapport à du 7B, c’est un peu PD.



L’arrivée au refuge d’Arrémoulit est somptueuse, on adore ce cirque magnifique, très minéral, et ce lac à l’eau pure et translucide. La foule est au rendez-vous, nous n’avons jamais vu autant de monde autour d’un refuge (enfin il doit y avoir 30 personnes quoi, mais pour les randonneurs ermites que nous sommes devenus c’est beaucoup).


Nous faisons le plein des gourdes. Il est 18h00. Les gardiennes du refuge nous indiquent un lieu de bivouac magnifique (et hors sentier of course), au bord des lacs d’Arriel, situés en Espagne derrière le col d'Arrémoulit. Malgré la douleur, Mathieu accepte de fournir un dernier effort pour aller dormir là-bas et prendre de l’avance pour demain. C’est avec un pincement au cœur que nous quittons ce petit coin de paradis qu’est Arrémoulit, je me promets d’ailleurs d’y revenir pour me baigner dans ce lac si beau.


Nous y arrivons 1h plus tard. Effectivement les gardiennes avaient dit vrai, c'est dans un cirque magnifique et comme coupé du monde que nous atterrissons. Devant nous, le Palas (2974m) se dresse fièrement, talonné par le premier 3000 des Pyrénées occidentales : le Balaïtous. Sublime.

Montage de tente, douche express dans le lac, dîner, dodo. Les pieds ne vont pas trop mal, mais il faut soigner le mollet de Mathieu.

Au total : une journée vertigineuse en stats avec :
24km, 2000D+, 1900D-


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