Jour 10, mardi 23 août 2016: Le prix du Vignemale


             Troisième grosse journée consécutive. Qu’on le veuille ou non, on commence à prendre le rythme. Départ 6h10 des lacs d’Ariel, à la frontale. Malheureusement, mon mollet droit fait encore des siennes et, si ça ne m’empêche pas de marcher et que la douleur est supportable, je n’ai aucune idée du sens dans lequel la situation va évoluer. D’expérience, en cas de blessures, 12h d’efforts consécutifs sont rarement le meilleur des traitements. Enfin, je bois énormément (selon mes standards, hein..) et j’espère que ça ira.
              
 
             Le petit déjeuner avec le lever de soleil sur les crêtes espagnoles plus au sud valait son pesant de cacahouètes. On arrive rapidement au refuge du barrage de Respomuso où nous avons la bonne surprise de croiser une partie de la promotion de classes préparatoires de Ginette 2016. On échange rapidement, ce genre de rencontres est rare, mais le temps nous est compté. Si eux se contente de quelques jours en touristes dans ces belles Pyrénées espagnoles, nous, on a un calendrier à tenir et des bornes à avaler ! 



               
           Depuis le refuge, on se perd un peu. Les indications espagnoles sont toujours très approximatives, et je ne parle même pas ici de celles de notre vieux topo-guide ! Après une petite heure de hors sentier, on finit par se rabattre sur la voie normale de la grande Fâche, un sommet qui culmine ici juste au-dessus des 3000 avec ses 3005  mètres. Si elle ne fait pas partie de notre itinéraire (tristesse…), le col frontalier de la Fâche (2666m), lui, nous intéresse. C’est la première des deux pénibles ascensions de la journée. Un « faux col » nous plombe un peu le moral, mais on tient bon. Courte pause, et on artille vitesse V la magnifique vallée jusqu’au refuge Wallon. Là, c’est pause, repas, coca et crêpes au chocolat !
              
             L’après-midi va beaucoup ressembler à la matinée : une longue montée jusqu’au col d’Arratille (durant laquelle on prendra une demi-heure pour mettre les pieds dans l’eau d’un lac magnifique), superbe vue sur la face ouest du seigneur Vignemale, passage à flanc jusqu’au col des mulets et redescente sur les Oulettes de Gaube. Au total, 22km, 1600D+ et 1600D-. C’est fourbus, mais heureux, qu’on pose notre tente parmi toutes les autres sur un des emplacements prévus à cet effet.

                
           Voilà plusieurs jours qu’on n’a pas eu de réseau, je suis certain que la famille commence à s’inquiéter. Mais enfin, demain, c’est Gavarnie, et son lot de civilisation. Le soir, j’aperçois un jeune couple espagnol en train de préparer leur équipement d’escalade. Sans doute vont-ils tenter demain l’une des nombreuses voies de cette superbe face nord ? J’en suis jaloux. Mais je ne suis pas là pour ça…

               La nuit, le petit glacier des Oulettes a craqué à plusieurs reprises…


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