Forcément, la nuit fut excellente. Les pieds ne sont
toujours pas dans le meilleur des états, mais enfin… La météo est annoncée
meilleure aujourd’hui, et l’itinéraire, s’il n’était pas prévu ainsi, vas nous
entrainer dans les gorges d’Holzarté, réputées magnifiques. On se laisse un peu
plus de temps le matin, pour profiter un peu du confort donné par cette
chambre : Départ 7h30 !
Quelques mètres de goudron avant de trouver le gr10 qui remonte dans les
gorges. A partir de là, un régal de 20km de long. Bonnes conditions, beau
sentier, superbe forêt, immense passerelle, gigantesques haut plateaux dans un
panorama sublime. Bonheur.
Après un repas des plus agréables, c’est sans la moindre appréhension qu’on
décide de quitter le GR10 pour retrouver la HRP qui suivait ici la ligne de
crête du pic d’Ohry, qu’on ne fera qu’apercevoir. On remonte donc une belle
pente herbeuse jusqu’à la frontière ; frontière qui nous offre ici un
superbe panorama sur l’Espagne d’abord, mais surtout sur la suite de notre
aventure : table des trois rois, pic d’Annie, et le dédale karstique qui
nous en sépare.

L’étape suivante consiste à rejoindre la route internationale quelques 400m
en dessous de nous, sur le versant espagnol. Juste avant, on découvre les
restes d’un gigantesque bâtiment de la douane laissé à l’abandon. Une fois sur
place, deux solutions s’offrent à nous : traverser le dédale en direction
de la table des trois rois, vivement déconseillé par mauvais temps en raison de
la difficulté d’orientation mais aussi de la totale absence d’eau sur le
trajet, ou bien longer les 20km qui nous séparent de la station française de la
Pierre Saint Martin. Les mauvaises prévisions météorologiques ainsi que la
nécessité d’acheter de nouveaux bâtons pour Antoine nous poussent vers le choix
de la raison, et de la douleur… Le bitume est un calvaire pour les pieds. Les
douleurs de la veille, totalement inexistantes jusque-là, refont leur
apparition, et ni l’hélicoptère de la douane qui nous survolera a plusieurs
reprises, ni les discussions à propos des entreprises Tesla ou SpaceX, ne nous
en distrairont véritablement. On tente tout du long de faire du stop, mais
personne ne s’arrête, jusqu’au deux tiers de la distance environ, où un local
accepte de nous déposer à la station de ski.
Là, première déception : Pas le moindre magasin de sport ouvert ; pas de bâtons pour Antoine donc. La soirée est déjà bien entamée quand on décidera, par peur de prendre l’orage, de s’arrêter une nuit au refuge Jeandel. Le repas du soir est trop cher, on dînera donc dans notre chambre. D’autant qu’il nous reste pas mal de lyophilisé, et qu’on récupère le ravitaillement demain. Reste à savoir comment. Il nous faut y être avant 14h, il y bien 6 heures de marche entre La Pierre Saint Martin et Lescun, et les prévisions météorologiques ne sont pas bonnes. On prévoit un réveil très matinal pour faire le point, et on se couche en conséquence. Fourbus, bien sûr, mais heureux, car pour une fois, on a vraiment bien avancé, et on s’en est mis plein la vue.
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