Jour 15, dimanche 28 août : Le col de Litérole

Grasse matinée aujourd’hui : Petit déjeuner à 6h30, où l'on engloutit 17 tartines de pain beurre confiture et du bon chocolat chaud. C’est pas tous les jours qu’on peut profiter d’un petit-déj en refuge !

Nous partons alors pour l’Espagne : cela commence par le contournement du lac du Portillon (au bord duquel est posé le refuge), en traversant notamment le barrage de manière semi-clandestine. S'ensuit l'ascension probablement la plus périlleuse de la HRP : Le col de Literole, sur des éboulis instables. La pente est raide, la montée difficile. Nous avançons à tâtons dans ces éboulis qui ont la fâcheuse manie de descendre de 2 mètres quand on en monte 1... Mathieu glisse sur un gros caillou et y laisse un peu de peau. Peu avant le dernier raidillon pour le col (et son beau névé), nous assistons à une belle chute de pierres déclenchée par des alpinistes au-dessus de nous. Voir ainsi ce gros caillou de 50kg passer à 10 mètres de nous ne nous rassure pas du tout (allez savoir pourquoi), et nous décidons d'accélérer la cadence pour rejoindre au plus vite le col !


Nous ne sommes pas seuls dans cette montée : deux personnes nous suivent depuis le refuge du Portillon. Il s'agit d'Adrien (28 ans) et son père Didier (59) ; HRPistes eux aussi (étalés sur trois ans), nous faisons connaissance, et décidons de faire un petit bout de chemin ensemble.




La vue n'est pas mal du tout depuis ce col de Litérole ! Perché à 2983m, c'est même le point le plus haut de la HRP (pour qui ne fait aucun sommet au passage, mais ce n'est pas notre cas !). Nous profitons du panorama somptueux sur l'Ibon Blanc et au loin le massif de la Maladeta, puis nous lançons dans une magnifique mais pénible descente (-1300m), côté espagnol, en direction de l'hospice de Bénasque.

Descente raide côté espagnol, une étape résolument "haute montagne"

Côté matériel, nous n'avons ni crampons, ni piolets, qui seraient trop lourds à porter, mais les bâtons (et quelques mouvements de ski-chaussures) nous permettent d'arriver sans peine à bout des quelques névés que nous croisons. Nous sommes fin août, la période la plus accommodante en terme de conditions neigeuses. Ce doit être une toute autre histoire en juin...


Nous avons hâte d'arriver pour nous poser et accueillir le père de Mathieu, Jean-Pierre, qui vient nous ravitailler et nous servir de guide pour l'aventure de demain. Mathieu presse le pas. Malgré cela, nous profitons du cadre magnifique, dans cette étape que Leray qualifie à raison comme une des plus belles de la traversée.


le vallon de Remune

Arrivés 2h plus tard à l'hospital de Bénasque, nous prenons une pizza en discutant avec quelques randonneurs : un hollandais aux pieds détruits (on peut même dire momifiés) et un groupe de 3 toulousains, que nous aurons l’occasion de recroiser plus tard.


Nous sommes à la fois fatigués et heureux : c’est la moitié du parcours, et nous sommes confortablement attablés en attendant Jean-Pierre, qui arrive quelques instants plus tard avec notre énorme colis de ravitaillement et tout le matériel d’alpinisme ; en effet, pas le temps de niaiser, demain c’est l’Aneto !

L'hospice de Bénasque et sa "fontaine des lépreux"

Après avoir laissé Jean-Pierre souffler un peu suite à son long trajet depuis Clermont, nous prenons la navette qui nous dépose à 1h de marche du refuge de la Rencluse, point de départ de toutes les expéditions vers le toit des Pyrénées.

Refuge de la Rencluse

La montée au refuge est une formalité rapidement expédiée et après le coca-cola de la victoire, nous découvrons que nous dormirons dans la même chambre que Didier et Adrien ! Eux n’ont pas prévu de faire l’Aneto, ils poursuivront demain la HRP vers le col de Mullieres.


De gauche à droite : Adrien, Didier, Mathieu et Jean-Pierre

Après un copieux repas (c’est quand-même chouette la bouffe en refuge), un rasage et une douche, on se couche tôt pour attaquer l'Aneto en forme !







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