Jour 14, samedi 27 août : Les Gourgs Blancs



La pire. Indéniablement. Une journée qui sera allée de mal en pis. On part comme  à notre habitude de bonne heure (Pas de tente à plier ce matin !) et on se hisse péniblement vers le port frontière d’Aygues-Tortes. Avant même le petit déjeuner, les ampoules d’Antoine le font souffrir.

Les 1000 mètres de dénivelé qui suivent ne vont pas arranger les choses : si le sentier est relativement bien balisé à l’aide de cairns, il n’en reste pas moins peu praticable. On crapahute longtemps dans les éboulis avant d’atteindre le col. Toujours pas de réseau là-haut, voilà déjà 48h qu’on n’a pas pu donner de nouvelles. Tant pis.


Descente glissante vers la vallée durant laquelle on se questionne sur la marche à suivre : une fois en bas, il nous est possible de rejoindre la Soula, petit patelin français où mon père (supposé nous rejoindre dans 2 jours) pourrait nous récupérer. Sinon, c’est l’engagement de tenir encore une journée en passant par le refuge du Portillon et de franchir les différents cols qui nous séparent de l’hospice de Venasque. Ce n’est pas à moi de prendre cette décision.


Antoine, malgré la souffrance, se sent d’attaque. Je ne suis pas vraiment rassuré, mais qu’il en soit ainsi. On longe alors à flanc de montagne un beau sentier qui nous évite de redescendre jusqu’à la centrale de la Soula et nous permet ainsi de gagner du temps. Ce même sentier croise d’ailleurs de vielles installations de cette centrale, qui semblent en très mauvais état. On s’y arrêtera manger, et on profitera même du jet sorti d’une vanne pour faire la vaisselle!

Commence alors le véritable défi : l’ascension des Gourgs Blancs. 700m de dénivelé supplémentaire entre lacs (tous plus beaux les uns que les autres), éboulis (parfois de la taille de voitures…) et névés. C’est pénible et, bien pire, on est loin d’avoir fini une fois parvenu au col. Il va nous falloir traverser un cirque composé exclusivement de gros rochers pour atteindre le dernier col de la journée. Du col en question, on ne voit pas encore le refuge du Portillon. Mais le lac a l’air proche ; enfin ! 




Fausse joie… Il nous faudra 90 minutes supplémentaires pour y arriver. La descente des éboulis est encore plus pénible que la montée, et Antoine n’en peut plus. Quand on aperçoit le refuge, il a l’air fermé. Je presse le pas. C’est un véritable labyrinthe. Quand je fini par y parvenir, soulagement ; c’est ouvert (et même bien rempli !). Je me renseigne sur les prix, j’achète quelques remontants, et je file rejoindre Antoine qui n’est pas encore arrivé. Je le retrouve allongé sur une pierre en-dessous ( ?!) du refuge, il s’est perdu dans les derniers mètres et a raté la dernière intersection… On se repose un peu sur la pierre en question, on avale les cocas et les chips, et on convient de prendre une nuit au refuge pour se requinquer. 



Le soir, on discute avec quelques alpinistes tous venus profiter de la beauté du site. On dormira dans un dortoir de 26 personnes, mais peu importe !
Cette nuit, c’est 22km mais surtout 2300 de dénivelé positif répartis sur 11h de marche qu’on a dans les pattes…

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